En accord avec son homologue français, un aristocrate britannique décide du sort du monde arabe - et meurt trois ans plus tard de la grippe espagnole.
Il y a cent ans cette semaine, (le 16 mai 1916) un colonel anglais de 37 ans, Sir Tatton Benvenuto Mark Sykes, et un Français de 46-ans, François Georges-Picot, traçaient une ligne sur une carte. Il s'agissait de définir les sphères d'influence et de pouvoir que l'on se proposait d'instituer au Proche-Orient, en prévision de la défaite prochaine de l'Empire ottoman face à la Triple Entente [1]. La ligne tracée par Sykes et Picot définissait les frontières de l'Irak et de la Syrie, ces territoires tombant, le premier, dans la sphère d'influence britannique et, le second, dans la sphère d'influence française. Cette division est considérée comme un tournant dans les relations entre l'Occident et le monde arabe et, depuis lors, a façonné le Proche-Orient.