La première partie de cette série est accessible sur ce lien.
Les séjours à Sainte-Hélène du roi Dinuzulu, de l'empereur Napoléon et du bloggeur Jonathan.
Isolée dans l'Atlantique Sud, la petite île de Sainte-Hélène (16 x 8 kilomètres), a une histoire intéressante, en raison de sa situation stratégique au carrefour des voies commerciales reliant l'Afrique du Sud et l'Asie à l'Europe, et aussi parce que, comme colonie britannique (désormais « territoire d'outremer », de même que les îles de l'Ascension et de Tristan da Cunha), elle servit à exiler des vaincus de l'Angleterre.
L'île fut découverte en 1502 par les Portugais qui lui donnèrent le nom de la mère de l'empereur Constantin. En 1657, le tyran anglais Oliver Cromwell octroya une charte à la Compagnie anglaise des Indes orientales l'autorisant à gouverner l'île. On dit qu'un autre Anglais célèbre, Sir Francis Drake, s'y arrêta lors du tour de monde qu'il accomplit de 1577 à 1580.
Oliver Cromwell (lien) | Sir Francis Drake (lien) |
Sainte-Hélène appartenait encore à cette compagnie lorsque son premier visiteur de marque, Napoléon Bonaparte, y débarqua en 1815, en qualité d' « hôte » du gouvernement britannique, après sa défaite à la bataille de Waterloo (Belgique).
Napoléon à Sainte-Hélène
Une autre personne célèbre exilée à Sainte-Hélène fut Dinuzulu kaCethwayo, ce roi zoulou qui, de 1883 à 1884, mena la lutte armée contre les Britanniques dans cette partie de l'Afrique du Sud qui s'appelle aujourd'hui le Kwazulu-Natal.
La Grande-Bretagne, au summum de sa puissance à la tête de l'Empire britannique, combattit et défit les Boers (appelés par la suite Afrikaaners), ces colons néerlandais qui vivaient en Afrique australe, au cours de guerres qui durèrent de 1899 à 1902. En 1900, les Britanniques installèrent à Saint-Hélène des camps de prisonniers où furent envoyés quelque 6.000 soldats boers. En 1907, les Britanniques déportèrent 25 chefs zoulous rebelles à Sainte-Hélène.
Comme Dinuzulu, j'ai passé mon enfance au Kwazulu-Natal, sur la côte orientale d'Afrique. Dans les années 1960, je lui ai emboîté le pas à Sainte-Hélène, en m'embarquant à Durban, la ville portuaire d'où le roi zoulou était parti. Mon bateau doubla le cap de Bonne Espérance pour une traversée de trois semaines jusqu'en Angleterre. Je tiens à préciser que je n'avais donné aux autorités aucun motif de m'exiler à Sainte-Hélène, et que mon séjour y fut entièrement volontaire.
Un autre visiteur qui y vint et en repartit de son plein gré fut Edmond Halley qui installa un observatoire à Sainte-Hélène en 1676 afin d'étudier le ciel austral. La comète de Halley lui doit son nom.
Dinuzulu kaCetshwayo |
Jonathan Goldberg |
Lorsque je suis allé à Sainte-Hélène, il n'y avait ni routes, ni voitures. Depuis lors, des routes ont été construites et la population actuelle de près de 5.000 habitants possède un nombre à peu près égal de véhicules. La télévision satellitaire y est arrivée en 1995 et l'on compte disposer d'un émetteur local en 2014. Il était prévu d'inaugurer un aéroport en 2012, mais les autorités britanniques en ont retardé le financement. Ce fut une grand déception pour les habitants qui espéraient que des liaisons aériennes avec l'Angleterre et le reste du monde modifieraient radicalement leur existence.
Il est au moins un insulaire qui n'a pas besoin d'avions, c'est Jonathan la Tortue, âgée de 188 ans et toujours vaillante. C'est peut-être le plus vieil animal du monde !
Jonathan la Tortue, née en 1832
Sources :
Napoleon Bonaparte, BBC History
Dans le prochain épisode, je m'attache au séjour de Napoléon dans l'île et à la controverse entourant les circonstances dans lesquelles il y mourut. Vous pouvez lire cet article en cliquant sur ce lien.
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