Nous sommes ravis d'accueillir le contributeur de l'article qui suit, Brian Harris, professeur de traduction à l’Université d’Ottawa à la retraite (et notre Linguiste du mois de septembre 2019 (https://bit.ly/3g4B7iR & https://bit.ly/3cQfuRh). Monsieur Harris, fier de ses 90 ans, fut tout récemment le détenteur d’un doctorat honorifique de l’Université de Malaga en Espagne pour sa carrière brillante dans la traductologie. Il faut souligner cet article n'est pas l'oeuvre originale de M. Harris, parce qu'il a employé l'outil de traduction automatique, Deep Translate, pour traduire un texte rédigé par Isidore Singer et Meyer Kayserling dans le "Jewish Encyclopedia" comme partie d'un examen des habiletés de ce logiciel.
Jaume I, roi de Majorque et de Valence, comte de Barcelone et Urgel, seigneur de Montpellier. |
Le 9 octobre 1238 est une date décisive dans l'histoire de l'Espagne pré-moderne. Certes, elle ne fut pas aussi décisive que le 2 janvier 1492 (date de la chute de la Grenade maure) mais elle a quand même marqué la fondation du Royaume de Valence. Celui-ci faisait partie des royaumes qui furent intégrés au royaume d'Espagne un siècle et demi plus tard, mais il conserva une certaine autonomie jusqu'au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, le nom de la rue Regne de València (rue du Royaume de Valence), une des principales artères de la ville, en sert de rappel.
Le 9 octobre (el Nou d’Octubre en valencien) demeure la journée nationale des Valenciens. Dans le village où j’habite, un monument en pierre, à savoir la Creu de la Conca (Croix de la Conquête), réplique de celle érigée au 14ème siècle, marque la zone marécageuse où le roi Jacques Ier d'Aragon stationna son armée deux semaines pendant qu'il négociait la reddition de la ville après un long siège.
Les Maures (Arabes et Nord-Africains) régnèrent sur Valence de 718 à 1238, période durant laquelle la ville était prospère et en pleine expansion, dans un riche cadre agricole où ils avaient introduit l’irrigation et la culture du riz. Mais leur régime prit fin finalement avec les campagnes militaires des chrétiens du nord et la guerre intestine entre les principautés musulmanes.
La pause dans les combats à partir du 28 septembre 1238 visait ostensiblement à favoriser les négociations, mais en réalité constituait aussi un moyen pour les deux parties de jouer sur le temps. Jacques Ier attendait des troupes d'Aragon pour renforcer l'armée qu'il avait amenée principalement de Tortosa, tandis que les Maures espéraient des renforts de Tunis. Les Tunisiens firent l'erreur de débarquer plus au nord, à Peñiscola (ville qui vaut le détour si jamais vous vous trouvez dans la région). Entre-temps, les négociateurs devaient surmonter un problème de taille, celle de la langue. Jacques Ier ne parlait que l'aragonais, une langue latine, alors que le souverain maure Abu Zayd ne parlait que l'arabe ibérique. Les interprètes étaient devenus indispensables. Où donc les trouver ?
Sous les Maures, Valence comptait avec une communauté juive importante pour son nombre et sa richesse. Leurs liens communautaires et commerciaux les avaient toujours maintenus en contact à la fois avec les mondes chrétien et musulman. Des membres instruits de la communauté étaient donc embauchés comme secrétaires-traducteurs et interprètes. L’histoire retient le nom de certains d'entre eux : Maestros David, R. Solomon, et R. Moses Bachiel ; David Almadayan, secrétaire de l'Infant Don Fernando ; Maestros (ou Alfaquins, médecins) Joseph, Abraham ibn Vives (probablement le père du riche Joseph ibn Vives qui détenait en 1271 un bail des salines de Valence, et aussi l'ancêtre de l'humaniste Juan Luis Vives (1492-1540), dont une rue et un lycée renommé de Valence portent le nom).
Lorsque Jacques Ier fit enfin son entrée dans la ville conquise le 9 octobre 1238, les Juifs marchèrent à sa rencontre avec leurs rabbins et leurs délégués à leur tête et lui remirent un rouleau de la Loi en signe d'hommage. En récompense des services importants qu'ils lui avaient rendus dans la conquête de la ville fortifiée, il fit don à plusieurs d'entre eux de maisons appartenant aux Maures, ainsi que de biens immobiliers dans la ville et ses environs. Parmi ceux qui reçurent de tels cadeaux, d'après le volume manuscrit contemporain "Repartiment de València" (Distribution de Valence), se trouvaient naturellement les secrétaires et les interprètes du roi.
La communauté juive continua à prospérer dans le quartier que Jacques Ier et ses successeurs immédiats lui avait attribué (l'aljama) malgré certaines restrictions, mais l'envie et le fanatisme grondaient. Le 9 juillet 1391, une multitude de jeunes attaquèrent le quartier juif, tuant plus de 250 personnes, saccageant leurs maisons et violant les femmes. Bien que plus de 90 personnes aient finalement été arrêtées, cet événement a largement mis fin à la présence juive à Valence, à l'exception de quelques hommes d'affaires en visite. Les vestiges de l'aljama ont presque tous été effacés.
Traduit avec l’aide de www.DeepL.com/Translator (version gratuite).
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