L’article qui suit traite de l’écrivaine américaine Gertrude Stein, qui mena à Paris une vie tout à fait hors du commun pendant de nombreuses années, jusqu’à sa mort le 27 juillet 1946, époque à laquelle elle fut enterrée au cimetière du Père Lachaise.
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Notre contributrice, Ania Chrusciel, est Polonaise de Varsovie, où elle a acquis un diplôme de philologie anglaise. Mariée à un physicien-mathématicien, avec qui elle a deux fils. Ils ont habité près de Tours pendant quinze ans. Anna a enseigné l'anglais à la Faculté des Sciences à l'Université de Tours. Par ailleurs, elle a un certificat d'enseignement d'anglais CELTA. Ayant déménagé à Vienne, elle fait partie de l'Amicale Vienne (une association de femmes francophones). Elle voyage entre l'Autriche, la Pologne et la France pour se ressourcer dans la famille. L'art, les belles lettres et la curiosité des évènements actuels et passés l'occupent à Vienne et pendant les voyages. Nous la remercions infiniment pour avoir écrit l'article qui suit.
Elle est honorée dans le film de Woody Allen «Minuit à Paris" et c'est peut-être grâce à ce portrait succinct que le grand public entend parler d’elle pour la première fois. Plusieurs fois immortalisée par les peintres de son temps - cheveux courts, regard fort, corps tel un rocher, habits quasi-monastiques - on l'aperçoit en train de proférer des jugements littéraires dans son salon parisien de la rue de Fleurus, où elle s'installe au début du siècle dernier. Gertrude Stein, née en 1874, femme de lettres américaine, une célébrité d'autrefois, qui côtoyait des écrivains comme Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Sinclair Lewis, James Joyce, les poètes comme Max Jacob et Guillaume Apollinaire et des peintres comme Henri Matisse et Pablo Picasso.
Mis a part son nom et charisme légendaire, son œuvre moderne compliquée, incompréhensible
Mais en dehors de «Minuit à Paris" Stein nous revient en controverse. Voilà : depuis 1942, en zone libre peu avant son invasion, pendant que la guerre sème ses ravages et que les nazis anéantissent la population juive d'Europe, Gertrude traduit et s'apprête à publier aux Etats-Unis les discours du maréchal Pétain. Incompréhensible pour ceux qui connaissent la nature de ces discours et les lois anti-juifs du gouvernement collabo.
Déjà en 1934 elle exprime son soutien à l'attribution du Prix Nobel de la Paix à Hitler. Dans le New York Times Magazine elle clame haut et fort: «Hitler aurait dû recevoir le prix Nobel de la Paix [...] puisqu'il est en train d'éliminer tous les éléments de contestation et de lutte d'Allemagne. En expulsant les juifs ainsi que les éléments démocratiques et gauchistes il expulse ce qui conduit à l'agitation. Ça veut dire la paix." (T.d.l.a.) Oui, vous avez bien lu .... Sans doute, aux yeux de ceux qui la prennent au pied de la lettre, cette citation choquante ne laisse pas d'autre choix que de s'insurger contre Stein, ce que beaucoup n'ont pas manqué de faire. Il existe une explication au deuxième degré cependant, applicable aussi à l'affirmation de Freud forcé par les nazis de déclarer, pour sauver sa vie, qu'il était bien traité avant d'émigrer. "Je peux recommander la Gestapo à tout le monde de tout cœur" a-t-il dit. A chacun de choisir. L'idée absurde d'attribution du prix à Hitler a été vite retirée. Elle exprimait le désarroi d'un homme politique face aux gestes d'apaisement du premier ministre britannique Chamberlain envers Hitler.
Nous connaissons la suite. Pendant une courte période, dans son défilé de serviteurs, Gertrude a eu un domestique autrichien, Othmar. Il lui a dit qu'Hitler était fou. Elle aurait dû l'écouter, et toute l'Europe avec elle.
La collection exceptionnelle de Stein de peintres "dégénérés"- Picasso, Matisse, Gris, Picabia - 5, rue Christine à Paris -reste intacte, tandis que des grandes galeries telles que celle de Paul Rosenberg, grand-père de la journaliste Anne Sinclair, voient leurs collections dérobées, suite à la directive du nazi du nom, ironie du sort, d’Alfred Rosenberg, dont la mission était d'amasser les œuvres d'art d'exception et des artéfacts maçonniques pour être exposés au futur musée d'Hitler à Linz.
Pas étonnant, avec ces publications, que l'on déterre, contenant des citations d'un ton extrême, et surtout après une exposition de sa collection au Metropolitan Museum of Art (2012), qu'elle devienne la cible d'une chasse aux sorcières. Était-elle un personnage condamnable, qui ne se contentait pas de survivre, mais collaborait? D'autres artistes, comme Picasso, un ami, peintre à l'opposé du réalisme national socialiste, lui aux idées communistes, ont survécu, pourtant sans éveiller de telles controverses.
Doit-on la juger? Et selon quels critères?
La vie française de Gertrude commence à la belle époque. Elle se laisse envoûter par la France et Paris immédiatement après son arrivée des États-Unis, au début du vingtième siècle. Elle écrit, collectionne, se promène avec Basket, son caniche blanc, dans les rues de Paris et bavarde avec les curieux. Si nous faisons un saut en avant nous la voyons se procurer une Ford et pendant deux ans avec Alice B. Toklas, sa compagne, fournir les hôpitaux et soldats français en nourriture et médicaments sur le front de la Première Guerre mondiale. Les alliances sont claires, les ennemis bien définis.
Faisons encore une ellipse. La Seconde Guerre secoue la France. La drôle-de-guerre finit, s'ensuit un grand effort allié : la campagne de défense. 360 000 des soldats de l'Alliance, 90000 Français sont morts. Le moral des Français est au plus bas quand Pétain, le héros de Verdun, fait son grand retour en sauveur de vies et du pays. En capitulant en 1940, il serre la main d'Hitler, dans l'espoir que la France, dans le nouvel ordre de l'Europe, reçoive une place d'honneur qui lui était due depuis longtemps.
Il n'en est rien. Vivres, argent, matériel sont livrés aux occupants, les lois raciales, les rafles, la réalité de l'occupation s'installe. En 1940 Pétain introduit les lois excluant d'abord les juifs de la vie publique, arrêtant ensuite les juifs et les privant de la nationalité française. Puis apparaissent les listes de juifs dans la zone occupée, et un an plus tard dans la zone libre. Paris 1941 : la déportation commence. Paniquées, Gertrude et Alice emballent leurs peintures, ferment l'appartement à clef et prennent la fuite d’abord jusqu'à leur résidence à Bilignin, plus tard à Culoz en Auvergne. Les allemands occupent toute la France en 1942, y compris la fragile zone libre où résident les deux femmes. Vichy avant 1943 est un état policier. La population souffre, affamée. Un quart des juifs français va trouver la mort. Les deux femmes survivent.
Qui les sauve? Certainement, mais pas uniquement, un ami, le seul, selon les propres mots de Gertrude, avec lequel elle ne s'est pas brouillée. Bernard Faÿ, aujourd'hui convenablement, et heureusement, oublié. Son amitié la sauve par le passé et l'éclabousse d'infamie aujourd'hui.
Stein et Faÿ, des êtres apparemment très similaires. Elle, la petite dernière, l’enfant gâtée d’une famille aisée, le père occupant le poste de directeur d'une des lignes de tramway de San Francisco. Faÿ longuement malade dans l'enfance, pouponné et éduqué à la maison. Tous les deux brillants étudiants - elle chez le frère d’Henry James, William, le psychologue à Harvard. Faÿ, agrégé de lettres à 22 ans, master de langues modernes d'Harvard. Tous deux intellectuels en quête de gloire, certes exceptionnels mais avec un amour propre XXL. Elle, selon ses propres mots, un "génie" en littérature, égale d'Einstein en physique. Faÿ, qui convoite un poste de prestige au Collège de France et l'obtient. Elle, une Américaine qui adore la France. Lui, un Français qui vénère le style de vie américain. Il est membre de plusieurs sociétés historiques des Etats-Unis, plus tard banni, à cause de son rôle dans le gouvernement collaborationniste. Tous les deux sont homosexuels. Faÿ, comme Gertrude, se voit décoré de la Croix de Guerre pour son engagement pour la Croix-Rouge pendant la Première Guerre. Et, pour tous les deux, comme pour beaucoup de Français, Pétain, l'auteur du "miracle" de la paix - capitulation "honorable" - atteint un statut presque divin. Ce qui expliquera, sans le justifier, leur projet de traduction de ses discours.
Faÿ est un curieux amalgame de modernité et d'ultra traditionalisme - ultra catholique, monarchiste dans l'âme, mais aussi étrangement fasciné par la civilisation du nouveau monde d'Amérique. Gertrude est, selon ses propres mots, une moderniste traditionnelle. Elle déclare a
Gertrude, comme Faÿ, rêve du retour de l'esprit du 18ème siècle, où chacun forgeait son destin. Ils sont nostalgiques de George Washington et détestent Franklin D. Roosevelt, qui symbolise pour eux l'état protecteur, destructeur d'initiative individuelle. On cite Stein qui assimile ce dernier d'un trait avec Staline, Blum, Mussolini en se rebellant, purement linguistiquement d'ailleurs, contre les "pères". Dans le chaos de l'entre-deux-guerres, où toutes sortes de courants politiques se confrontent partout en Europe - surtout le communisme et le populisme - elle, conservatrice, penche du côté droit, alors que Faÿ franchit le point de non-retour.
Faÿ fait d'abord son chemin avec Proust et Gide, mais politiquement s'allie bientôt avec l'Action française de Maurras. Il obtient le titre très prestigieux de Directeur de la Bibliothèque Nationale, et collabore avec l'occupant dans les appropriations. En tant que l'un des cinq collaborateurs intimes du gouvernement Pétain, il est les yeux et les oreilles du maréchal à Paris, et un ennemi acharné des "judéo-maçons". Barbara Will [1] cite une des nouvelles de Faÿ où le protagoniste se trouve dans le métro entre le jeune homme aux traits du Christ, le sauveur, et un vieux au revolver décrit comme juif, sournois, cause de tous les maux, typique dans la propagande raciste. Après avoir réquisitionné archives et objets au siège du Grand Orient à Paris, Faÿ se vante d’avoir fait le sacrifice de dormir sur place. Le "fruit" de ses "efforts" : mille Francs-Maçons dans les camps de concentration, dont la moitié a perdu la vie.
Comment Gertrude a-t-elle pu se lier d'amitié avec un tel homme? Elle, une femme juive avec une compagne juive?
Pour elle, la question de son appartenance à une race n’existait pas. Mais, dit-
Faÿ, quant à lui, la voit curieusement comme une apparition sortie tout droit du Vieux Testament. Il l'appelle «la sainte Gertrude», et son salon «La Chapelle de Notre-Dame». Les attributs catholiques la fascinent. Elle écrit des textes où figurent des saints, y compris un opéra, « Four Saints in Three Acts ». Comme beaucoup elle croit aux prophéties, entre autres celle de la sainte Odile annonçant la défaite et l'instauration de Pétain. Après la mort de Stein, Faÿ convainc Alice de se faire baptiser, pour rejoindre Gertrude aux cieux. "Saints comme des génies c'est tout le travail de juste être là à ne rien faire". En fabriquant leur propre nuage, leur monde, ils refusent de voir la folie destructrice de leur temps.
Pourquoi n'a-t-elle pas quitté la France collaborationniste? Gertrude et Alice n’arrivent pas à se détacher de la France. Gertrude est liée avec ce pays dès sa jeunesse. En fait elle y renaît, comme beaucoup d’artistes. Sa sexualité confirmée, son couple avec Alice socialement accepté. Le statut de gourou pour ceux qui fréquentent son salon légendaire. Elle vit confortablement de la rente versée par son frère aîné, Michael. Le frère cadet Leo quitte leur appartement avec perte et fracas, ne supportant plus la rivalité entre les caractères forts. Elle écrit une demi-heure par jour, c'est son style de vie de génie. La vie est belle. Gertrude appartient à elle-même. Elle a risqué sa vie pour ce pays pendant la Première Guerre. Au déclenchement de la Seconde Guerre, sa symbiose avec la vie française dure déjà depuis plus de trente ans. C'est son pays, au point que quand elle revisite les États-Unis, le pays de sa naissance, suite au succès inattendu de son roman conventionnel "L'autobiographie d'Alice B. Toklas" (et un hymne à sa propre personne, et non Alice), elle les découvre à nouveau.
Depuis 1944 elle dispose d'un passeport de protection. Et, à dire vrai, elle aurait dû se décider pour une évacuation honorable, afin d'éviter une vie en danger, dans un pays au Parlement dissous, à la constitution abandonnée, une dictature aux lois raciales, protégée par un ami très proche du gouvernement. On peut supposer que quand bien même serait-elle partie, son nom ne se serait pas débarrassé des accusations qui découlent de ses affinités et de ses textes. Dans un certain magazi
Quant à son amitié avec Faÿ, il faut rappeler que leur rencontre date de 1926. Il n'était alors pas encore collaborateur de Pétain. Leur amitié de l’époque était basée sur des intérêts littéraires
Sa collection, elle la confie à Faÿ, qui s'acquitte parfaitement de cette tâche. On peut lire sur jacket2.org que quand la Gestapo vient perquisitionner son appartement, la concierge envoie son fils prévenir Picasso qui, à son tour, avertit Faÿ. Faÿ fait alors suivre l’information en même temps à
Sur jacket2.org on dément que Stein vendait des pièces de sa collection pendant que les autres voyaient confisquées les siennes. Elle n’en aurait vendu qu’une seule pièce, pour rendre une dette à son "banquier" à Belley, le docteur Génin.
Le fameux "rose is a rose is a rose" de Stein. [2] Stein était égoïste, pontifica
Dans tout ce fil d'histoire personnelle de Stein et Faÿ, ce qui surprend le plus c’est l'affirmation que contrairement à la coutume d'autrefois, et de son amour de lecture de romans policiers, malgré sa curiosité, elle ne pourrait assister au procès d'un criminel, car la présence dans le même espace, respirer le même air qu'un malfaiteur, lui serait insupportable. Elle ne semblait pas réaliser que Faÿ était un criminel.
Après la libération elle ne pouvait pas apparaître devant un tribunal de justice, étant non-Française, mais a fait une déposition où elle défend Faÿ comme ami des américains et sauveur de sa collection. Certains disent que c'était beaucoup, d’autres que c'était le minimum, vu la longue amitié. Le dossier de Faÿ contiendrait des témoign
Citons l'histoire de la mort de Bruno Schulz, un écrivain juif polonais. Bénéficiant de la protection d'un officier nazi dans le ghetto de Drohobycz, il est tué par un officier nazi rival, qui à son tour protège et épargne un dentiste. "J'ai mis une balle à ton juif" annonce le tueur à son camarade dans l'atrocité. Le traitement des juifs et nations de l'est était pire que celui de l'ouest, le contrôle d’occupant quasi-total. Un quart des juifs de France a péri, contre presque la-totalité dans l'est de l'Europe. En France plus d’un employé de l'administrati
A la veille de la réédition chez Gallimard, toujours pas révoquée, de trois titres de Céline, virulents, antisémites
Stein n'achève pas la traduction des discours. Les extraits qu'elle élabore sont d'une qualité minable, inhabituel pour elle qui parle bien le français.
Parallèlement elle essaye, sans succès, de publier « Mrs Reynolds », un roman satirique ou les caractères principaux ressemblent à Staline et Hitler. Mrs Reynolds, désespér
Si l’on revient à l’article du New York Times, cité au début, on peut y lire plus loin que «compétition, lutte, intérêt et activité main
Les défenseurs de Stein insistent qu’elle n’a publié que deux articles pendant la guerre, ni pro régime Pétain 1941, ni pro Vichy, mais hélas dans le magazine Patrie, un sur la langue française et l’autre, «The Winner Loses», où elle écrit que les américains devrait faire comme les français, c'est-à-dire s'occuper de leur quotidien train-train et ceci suffirait...tout le monde voulait la paix à tout prix.
Elle publie aussi dans des magazines semi-légaux: son poème «Ballade» dans «Confluences» de René Tavernier (aux côtés d'Aragon, Eluard, Desnos). Le poème "Est morte" dans le numéro consacré aux poètes et écrivains américains, en 1944, en signe de solidarité franco –américaine, dans «Fontaine», publié à Alger. Un autre magazine à Lyon la même année, l'Arbalète, de Marc Barbezat et sa femme (découvreurs de Jean Genet), consacré à la littérature américaine, met en évidence "Langage et littérature américains" de Gertrude Stein.
Raymond Godet, son voisin de Belley et leader d'un groupe de résistance à Grenoble, propose à Gertrude, à l'occasion de la représentation d'une de ses pièces de théâtre pour enfants, de l'aider à s'enfuir de la France. Un mélange de relations de deux horizons opposés. Stein a su parler à tout le monde, par sa curiosité, ou par son ouverture, ou par opportunisme, ou naïveté. Ou juste parce qu’en tant qu'écrivain, allant où sa fantaisie la mène.
Son caractère ne nous enchante peut-être pas, son opportunisme politique nous dérange, mais on peut admirer son courage. Elle ne fuit pas l’occupation, et place sa confiance dans les gens de la France rurale, dans toute leur diversité, qui ne l'ont jamais dénoncée. Même avant l'obtention du passeport de protection le couple aurait pu s'échapper en 1940 après un bref séjour à Lyon, où elles rencontrent le consul américain. Le voisin du couple, le Docteur Gaston Chaboux, et sa femme Charlotte, lui conseillent de rester. Gertrude les écoute. La communauté rurale la protège.
En même temps, à quelques dizaines de kilomètres, à l'orphelinat d'Izieu, plusieurs dizaines d’enfants juifs et leurs accompagnateurs sont embarqués dans des camions pour périr à l'est à Auschwitz. Pourquoi les uns et pas les autres? L'on ne doit pas cependant inculper celles qui ont survécu, mais plutôt ceux qui ont commis ces crimes, et qui ont collaboré avec les occupants.
Gertrude n'avait pas assez de discernement pour se distancer de la France de Pétain, ou de Faÿ, qui répandait la propagande de la haine. Est-elle coupable de cela? Que dire du reste de la population?
Qui se plaçait plus bas ou plus haut sur une échelle d'inhumanité, l'officier du ghetto de Drohobycz, Pétain, Faÿ, les collabos?
Ne pas utiliser des recours de la dernière chance auprès des gens auxquels on ne donnerait pas la main pendant la deuxième guerre mondiale était parfois difficile. Encore un exemple sinistre: Renate Stendhal,sur jacket2.org,
Que dire de notre époque? Sommes-nous plus avertis?
L'étrangeté de l'attraction de certains artistes modernes par les systèmes oppressifs et leur responsabilité sociale constitue encore une autre problématique.
Se pose aussi la question d'amitié. Où s'arrête-t-elle ?
Faÿ a été condamné à prison à vie et l'indignité nationale. En 1951 il s'échappe de la prison via hôpital, tout arrangé par Alice Toklas et des membres de cercles catholiques. En 1958 le président Coty et le ministre de justice Mitterrand le gracient. Après avoir vécu et enseigné en Suisse, protégé par l'église catholique, il revient en France et meurt à Tours.
Gertrude Stein meurt d'un cancer à Paris, en 1946 - un an après la fin de la guerre.
[1] Note de l'auteur: Je me suis basée sur le livre détaillé, et panoramique à la fois, de Barbara Will "Unlikely Collaboration, Gertrude Stein, Bernard Faÿ, and the Vichy Dilemma"("Collaboration Improbable, Gertrude Stein, Bernard Faÿ, et le Dilemme de Vichy"), ainsi que sur les livres de Stein, mais aussi sur des sites internet, notamment un très sensible Jacket2.org - dossier Gertrude Stein, par plusieurs contributeurs, édité par Charles Bernstein.
[2] The meaning and origin of the expression: A rose is a rose is a rose
Anna Chrusciel
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